samedi 18 février 2017

L'effet de Ghéttoisation

III. L'effet de ghéttoisation        
                                                                        


Le territoire de la ville ressemble de plus en plus à un puzzle : quartiers riches et pauvres se juxtaposent et ces contrastes engendrent des tensions de plus en plus sévères : les quartiers pauvres sont qualifiés de sensibles et dans les quartiers plus favorisés, le sentiment d'insécurité s'accroît. De de plus en plus les quartiers ont tendance à vivre repliés sur eux même. Réduire les inégalités socio-spatiales est devenu une nécessité. Ces contrastes socio-spatio sont de plus en plus marqué dans l'espace urbain. Les catégories les plus aisées peuvent choisir leur lieux d'habitation : centre-ville rénové ou réhabilité, banlieue pavillonnaire, ou périurbain proche. A l'inverse, les catégories sociales les plus modestes sont exclus de ces quartiers car le coup du logement y est élevé : elles vivent souvent dans des quartiers ancien dégradés du centre-ville, de grands ensemble de banlieues et dans les périphéries très éloignées . Une véritable fragmentation socio-spaciale* apparaît (terme utilisé pour désigné des espaces urbains contiguës qui fonctionnent sans lien à cause des écarts sociaux entre leur population respective). Bien qu'elle soit concerné par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (loi SRU), la ville de Nîmes fait tout de même partie de ces métropoles fragmentées par ces inégalitées de logements qui crées une relégation spatiale et caractérisent négativement les habitants des quartiers les plus défavorables.





ZUP de Nîmes


Valdegour
















a) La relégation spatiale



( concept issu de la géographie du pouvoir, la relégation spatiale exclue ou regroupe des populations qui n'ont pas le choix de leur lieu de résidence, parce qu'elles sont moins favorisées )






La division des villes en quartiers, selon des critères sociaux est une phénomène ancien et les mécanismes dirigeant l’accès au logement produiraient une « relégation » spatiale des catégories les plus précaires de la population et de la majeure partie des immigrés ; d’autre part, cet isolement spatial amènerait la population de ces quartiers à développer un mode de vie spécifique, qui, à travers les valeurs qu’il transmet et les ressources qu’il offre, aurait essentiellement des effets néfastes pour l’intégration sociale des habitants de ces quartiers.

L'utilisation du terme « guetto » (en référence à la ségrégation des Afro-américains aux États-Unis, le terme « ghetto » souligne le caractère subi de la situation résidentielle de ces habitants disposant de faibles ressources sur le marché du logement) nous amène à la thèse de la relégation qui repose sur le constat de la concentration d’immigrés et de membres des classes populaires dans des territoires cumulant une série d’indicateurs négatifs (chômage, échec scolaire, etc.)



b) Des « effets de quartier » uniquement négatifs ?

Les analyses du ghetto reposent souvent sur des observations exécutées sur une minorité de la population ( en particulier sur les jeunes hommes impliqués dans l’économie souterraine ou dans la « culture de rue »). Ces analyses décrivent alors un univers où les relations sociales de l’ensemble des habitants sont organisées et dominées par la violence et l’économie souterraine, ces descriptions éclairent une partie de la vie sociale de ces quartiers. En proposant un point de vue finalement très sombre sur ces quartiers, les analyses du ghetto laissent ainsi dans l’ombre les nombreuses ressources positives et les formes plus ordinaires d’existence qui peuvent s’y déployer. Pour dénoncer l'enfermement des habitants dans des guettos, tout se passe comme si le recours au terme ghetto ne pouvait déboucher que sur une description négative des formes de vie sociale locale qui s’y déroulent. Cette manière de décrire les modes de vie dans les cités prouve que le terme « ghetto » sert à désigner les conséquences néfastes de la ségrégation spatiale sur la santé, la réussite scolaire ou l’insertion professionnelle (analyse de Fitousssi, Laurent, Maurice datant de 2004).Les « effets de quartier » reposent sur l’idée que les difficultés d’intégration de la population, notamment des jeunes, seraient liées à l’absence dans le voisinage de modèle positif de réussite sociale auquel s’identifier (idéal type) et à l’existence de normes locales à contre-courant de celles permettant l’insertion sociale.


Les descriptions du ghetto ne sont finalement pas très éloignées de la thèse d’une sous-culture alternative amenant les habitants à reproduire leur propre exclusion sociale. De nombreuses dimensions de la vie sociale de ces quartiers sont ignorées, les formes culturelles retenues par ces analyses apparaissent ainsi essentiellement comme des dimenions négatives, contraires aux valeurs républicaines (violence, économie souterraine, culture de rue, sexisme...). Cette vision de l’ordre social des cités contient au final de fortes tendances misérabilistes: les habitants y sont définis soit par leurs manques, soit par des dispositions faisant obstacle à leur intégration sociale.




Pissevin
La loi SRU

La loi no 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains, couramment appelée loi SRU, est un texte complexe qui a modifié en profondeur le droit de l'urbanisme et u logement en France. Cette loi impose aux communes de plus de 3 500 habitants, situées dans des agglomérations de plus de 50 000 habitants, l’obligation de disposer d’au moins 20% de logements sociaux.

Dans notre département du gard, 13 communes de la communauté d’agglomération de Nîmes Métropole sont concernées par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (loi SRU).
En 2013, il y a eu dans le Gard 14 392 demandes de logements sociaux pour 3 435 attributions, soit 4,2 demandes pour une attribution. Pour Nîmes Métropole, c’est 7 242 demandes pour 1 619 attributions (4,5 demandes pour une attribution). Enfin, sur Nîmes, c’est 5 710 demandes pour 1 402 attributions (4,1 demandes pour une attribution). Sur le territoire de Nîmes Métropole, 91% des logements sont concentrés sur la ville de Nîmes (14 541 logements sociaux) et plus de la moitié d’entre eux ont été construits avant les années 70. Après Nîmes, c’est la commune de Saint-Gilles qui constitue le deuxième parc de l’agglomération avec 736 logements sociaux. En ce qui concerne la construction, 260 logements sociaux ont vu le jour chaque année entre 2007 et 2011. Depuis cette date, le chiffre a grimpé à 300 mais il reste nettement en-dessous des besoins réels. Près de la moitié du parc social de Nîmes (46%) est situé en Zone Urbaine Sensible (ZUS). Et seulement 15% du parc est situé dans les quartiers du centre-ville. Les logements autour de l’écusson sont souvent plus petits que dans les quartiers. Les prix, eux, sont très disparates. En moyenne, un T2 en centre-ville coûtera 315€ contre 263€ à Pissevin. Pour un T5, l’écart est encore plus important : 541€ en ville contre 376€ à Pissevin.



Dans l’atteinte de l’objectif des 20% de logements sociaux, Nîmes dépasse largement le pourcentage demandé mais cela ne suffit pas a réduire les effets néfastes des inégalités de logements.

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